A- Le goût
La raison première de s’offrir un fruit ancestral (Heirloom en anglais), c’est pour le goût!
Sur ce point, la différence est souvent remarquable… La semence ancestrale a été cultivée, de génération en génération pour en faire, a priori, un fruit de meilleur goût. C’est pourquoi, l’apparence extérieure d’une courge ancestrale est parfois imparfaite comparativement aux variétés hybrides car l’effort s’est toujours concentré sur le goût. À la fin de la saison, lorsque le temps venait de choisir les fruits pour produire les graines, invariablement on choisissait ceux qui avait le meilleur goût. Cette pratique de cultiver et sauvegarder pour léguer un héritage, fut acquise par les familles, les communautés, les commerçants et les civilisations du monde depuis très longtemps.
B- Pollinisation ouverte
La pollinisation ouverte se produit par les abeilles, les oiseaux, le vent et tout autre mécanisme naturel. Le fait qu’il n’y ait pas de restrictions dans la circulation du pollen entre les individus permet une plus grande diversité génétique. Ceci assure une plus grande variété d’espèces de plantes permettant la survie des espèces les mieux adaptées aux conditions locales de croissance et de climat d’années en années. C’est la sélection naturelle. Ainsi la survie de la diversité des semences est assurée pour les générations à venir en les gardant dans le domaine public.
D’autre part, la création de semences hybrides qui implique la sélection génétique par l’être humain est, avant tout… un modèle d’affaires. Du point de vue du commerçant de semences, les variétés hybrides offrent aux producteurs de nombreux avantages: l’augmentation de rendement, l’uniformité de production pour faciliter sa mécanisation, la résistance aux insectes et aux maladies et la longévité du fruit en ‘tablette’. Pour ce faire, la génétique de la graine doit être modifiée, ce qui a pour conséquence que toute la force et la vigueur de la graine s’estompe après seulement une génération empêchant sa reproduction. Dans ce scénario, le goût du fruit n’est pas nécessairement un critère important car le consommateur ne fait pas parti de l’équation. Contrairement aux hybrides. les semences à pollinisation ouverte s’adaptent à la région locale ou elles sont cultivées. Ce qui permet de favoriser les graines de plantes qui ont produit le meilleur fruit.
Nous avons débuté la pollinisation manuelle de nos courges il y a deux ans dans le bût d’augmenter leur résistance horizontale. Ceci acclimate nos ‘races locales’ au Québec et renforce leurs défenses naturelles contre les maladies et les insectes. Plusieurs critères sont considérés lors de la sélection de la plante mais, le goût vient en premier lieu.
C- Pour favoriser la biodiversité
L’hybridation de semences est un modèle d’affaires si populaire qu’elle met à risque la biodiversité de l’agriculture. Plusieurs variétés de semences sont disparues ou sont sur le point de l’être. Aujourd’hui, les experts du domaine estiment que 75% ont déjà disparues! Par ailleurs environ 65% des semences commerciales mondiales (qui reste!) sont concentrées dans les mains de quatre entreprises! Mosanto/Bayer, Dupont/Pioneer, Syngenta et Vilmorin. Ainsi, les agriculteurs qui utilisent ces semences sont devenus ‘prisonniers’ de leurs liens agro-chimiques. Il faut vraiment mettre fin à ce stratagème dont la pérennité des semences est l’enjeu. Les semences doivent revenir au domaine public.